[Mise à jour 11/11/17 : Le Beverley a annoncé sa fermeture en décembre 2017 ou janvier 2018]
50 nuances de Grey a été l'un de gros succès en salles de l'année (4 millions d'entrées en France) et la vidéo/vod disponible depuis mi-juin devrait lui réussir également, malgré de mauvaises critiques et surtout des avis du public peu enthousiastes. Les récentes mésaventures de Love de Gaspar Noé avec le processus de certification montrent que rien n'est simple avec le nu. Retour sur un genre qui disparait pour mieux renaitre périodiquement dans de nouveaux contextes. En 1975, les films érotiques et pornographiques (on ne faisait pas encore légalement la différence) ont représenté jusqu'à 20% de la fréquentation dans Paris intra-muros et environ 15% en France [1]. Les films érotiques / pornographiques ont même constitué la moitié des films diffusés. Quatre films avec scènes de sexe non simulées dépassèrent même le seuil du million de spectateurs entre 1973 et 1975 en France, se classant dans les 30 plus gros succès annuels, avant que la loi du 31 octobre 1975 ne mette un terme à cette tendance, avec la création de la catégorie des films X frappés d'une taxe spéciale et d'une obligation d'être diffusés dans un circuit d'exploitation spécifique. Le genre survivra correctement encore quelques années dans une exploitation de ghetto (encore 13% des entrées Paris-ville en 1981) mais il disparaîtra avec l'essor de la cassette vidéo VHS. La dernière salle parisienne, le Beverley (75002), fait encore de la résistance. Mais pour combien de temps ? [Mise à jour 11/11/17 : Le Beverley a annoncé sa fermeture en décembre 2017 ou janvier 2018] Les films érotiques ont également pratiquement disparu des salles. Pourtant chaque décennie apporte son succès qui rappelle que la nudité sait toujours attirer l'attention du public :de 9 semaines 1/2 (1985) dans les années 80 à 50 nuances de Grey (2015) récemment en passant par l'Amant (1992) ou Eyes wide shut (1999).
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Docteur en Sciences de l'information et de la communication, Laurent Darmon est devenu par cinéphilie un spécialiste de la réception cinématographique et de la sociologie du cinéma.
Il est l'auteur d'une thèse sur "l'itinéraire de l'évaluation d'un film par le spectateur au cinéma", anime des conférences et a été le Président de la Commission Cinécole 2016. Parallèlement, il est en charge du digital dans une grande banque française.
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